Mode de commandement dans les groupes

par 295mem
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On doit l’expérience suivante à Lewin.

Au départ, il travaille sur la mémoire puis il va se pencher sur les processus de groupe, les phénomènes collectifs et les méthodologies du changement social.
Pour lui, le groupe est un système.

« Tout montre qu’il est plus aisé de changer les individus constitués en groupe que de changer chacun d’eux séparément » Lewin

On a souvent dit qu’il fut à l’origine de la théorie de l’ engagement, ou de la manipulation.
On lui reproche principalement d’avoir utilisé des phénomènes de groupes à l’insu des personnes.

Lewin s’intéresse aux modes de commandements dans les groupes et va donc réaliser l’expérience suivante:

Lewin va faire participer des enfants d’âge scolaire en situation naturelle en se sens qu’il va leur proposer une activité périscolaire que les élèves ont l’habitude de faire dans le cadre de leur collège.
Il propose aux élèves de construire ensemble des décors de théâtre. Les réunions seront d’une heure par semaine pensant six semaines.
Le psychologue présent va manager les groupes selon un climat prédéfinit.
Ils sont au nombre de trois :

  1. Climat autocratique ou autoritaire ; le moniteur va prendre toutes les décisions, ce climat est non participatif et les élèves sont exécutants.
  2. Climat de laisser-faire ; le moniteur est présent et attends tout en restant à la disposition des enfants si ils le sollicitent.
  3. Climat démocratique ; il correspond au système démocratique avec la construction de règlement pour le groupe. Le groupe partage les tâches et participent à la construction des calendriers. Quand au leader, il va s’appuyer sur la décision de groupe.

Tous les groupes vont passer par les trois types de commandement et ce sont les moniteurs qui vont changer de types de commandement à chaque mutation. Toute l’expérience est enregistrée et en partie filmée.

Lewin va mesurer, au bout des six semaines, la quantité mais aussi la qualité des pièces construites.

Ainsi, il s’aperçoit que les « groupes autoritaires » produisent quasiment autant de pièces que ceux du « groupe démocratique ».

Ces résultats s’expliquent par le fait que les élèves du premier groupe s’arrêtaient de travailler dès que le moniteur sortait, tandis que ceux du second groupe continuaient leurs ouvrages.

Mais ce qui intéresse Lewin, c’est davantage le type de relation à la fois dans le groupe et avec le moniteur. Les différences sont importantes :

Groupe « autocratique ou autoritaire »: On va assister à une succession de phases avec des moments d’apathie, de retrait, d’agressivité voir d’agressions qui sont souvent dirigés contre le moniteur ou vers un bouc émissaire qu’il soit Interne au groupe (élève) ou qu’il soit externe (concierge qui entre « accidentellement ».)

Groupe « laisser-faire »: dans ce groupe, il n’y a aucune cohésion interne et on assiste à des agressions entre les membres ou avec le moniteur. Leur production est faible.

Groupe « démocratique ou participatif »: ce groupe semble capable de s’autoréguler. Lewin parle du «concept d’équilibre».

Pour lui, le sujet accède à un équilibre interne puisqu’il régule les relations entre ses membres. Leur productivité est conséquente.
Il constate également que les enfants du groupe démocratique ont envie de revenir et pas les autres qui souhaitent changer de groupe.
Il s’est donc penché davantage sur le « groupe démocratique » et, pour lui, cet équilibre interne peut constituer un  réel obstacle au changement. Les enfants souhaitent, en effet, que rien ne change et développent des résistances au changement.
L’ «équilibre interne» est donc un état quasi-stationnaire, figé, parallèle au fonctionnement d’un automate.

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Il se schématise de la façon suivante :

Quasi égalité entre les forces de sens opposés

fleche point fleche2
 Forces favorables au changement
 Point déquilibre
 Forces opposées au changement

Il existe donc deux façons de déplacer un point d’équilibre :

  1. Soit on ajoute des forces dans le sens du changement
  2. Soit on diminue les forces opposées au changement

Le premier cas est problématique puisqu’il consisterait à imprimer sur le groupe des persuasions, des incitations ou encore des menaces. Cette méthode augmente les tensions, les conflits, détériore le climat interne du groupe et, de plus,  elle renforce les résistances individuelles et collectives.
Parenthèse : cela renvoie au concept de « réactance » de Brehm.

Pour Lewin, c’est clair ; il faut tenter de diminuer les forces opposées au changement.
Il pose les normes de groupe comme des obstacles au changement. La norme est une pression à la conformité et à l’uniformité. Ainsi le consensus vise à la pérennité et à l’immobilisme.
Dans un groupe donné, l’individu qui affirme des volontés de changement subit des pressions à l’uniformité.
Lewin va donc travailler sur ces normes de groupe et propose un modèle en deux temps :

  1. Décristallisation des normes de groupe : Lewin propose des discussions de groupe, mené par un spécialiste du commandement démocratique, afin que les Sujets prennent conscience des normes collectives. Ainsi, les sujets se libèrent de la contrainte groupale et vient la motivation au changement qui ne suffit cependant pas à l’action.
  2. Recristallisation sur un nouveau point d’équilibre : Elle est obtenue par décision collective. Cependant, celle-ci a été voulue par l’intervenant. C’est tout le problème.

Lewin K. (1975), Field Theory in Social Science, US/Mountain, Greenwood Press, MIT.

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