Catégorisation, stéréotypes et préjugès

par 295mem
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Pour mieux connaître le monde et les choses, on passe par une activité de Catégorisation et de comparaison.

La catégorisation est donc un processus automatique de base bien connu des chercheurs.

Dans le contexte humain, la catégorisation tend à légitimer les catégories en leur conférant plus qu’une existence, une essence.
On catégorise les gens et les objets en fonction de l’idée qu’ils possèderaient la même nature.
C’est le processus de catégorisation qui préside aux Stéréotypes.

Cependant, la catégorisation est un processus majeur de la construction de l’Identité sociale.

« Les stéréotypes sont des croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles d’un groupe de personnes » LEYENS

Ce qui définit le stéréotype, c’est sa dimension consensuelle.
Pour mesurer les stéréotypes de façon concrète, on va soumettre au sujet une liste de traits concernant un groupe et le stéréotype sera défini à partir des items (propositions) les plus massivement choisis.
On peut alors calculer le « score de stéréotypie » pour chaque personne.

Les études sur les stéréotypes montrent qu’ils auraient une activation quasi automatique.
Il s’agit, en effet, de croyances apprises très tôt puisque certaines études tendent à montrer que vers 6,8 ans, l’essentiel est acquis.
Ces stéréotypes apparaissent comme des tendances spontanées à sur inclure et sur généraliser.

La formation du stéréotype correspondrait à une logique essentialiste. Cela consiste à expliquer ce que les gens font (conduites, comportements) par ce qu’ils sont (essence, nature).
Aussi, une logique essentialiste est-elle souvent apparentée à une logique raciste.

Le préjugé est, quant à lui, une attitude défavorable envers une ou plusieurs personnes en raison de leur appartenance à un groupe particulier.
On l’a souvent décrit comme manifestant une forte charge affective et de l’hostilité.

Si le stéréotype est plutôt descriptif et collectif, le préjugé serait plus individuel et normatif.

Les stéréotypes sont sensibles à l’évolution des rapports entre les groupes (notamment conflictuel ou de domination). C’est particulièrement visible concernant les groupes qui ont été en conflits avec les Américains :

L'allemand est travailleur en 1932, pour ne plus l'être en 1955 et le redevenir en 1967
Le japonais est beaucoup plus rusé avant la guerre qu'après
Les noirs sont de moins en moins paresseux et superstitieux et de plus en plus sportifs et musicaux

On observe que dans toutes les sociétés, il existe des groupes de personnes qui sont affublés d’un stéréotype d’infériorité.
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Les stéréotypes apparaissent alors comme une définition du groupe, l’essence même du groupe. Cela nous apparaît bien souvent comme une réalité et non comme une croyance. Et cela, d’autant plus que la réalité semble bien confirmer la validité du stéréotype.

Pour exemple, on trouve peu de femme dans les filières scientifiques.

Ce constat peut être interprété de différentes façons. (thèse biologiste ou thèse culturelle)

Cependant, certains chercheurs comme Leyens ont fait l’hypothèse suivante :

Le stéréotype, la réputation dont les groupes font l’objet, aurait un effet direct sur les performances du groupe et notamment quand il est rendu saillant, activé.

On appelle ce récent courant de recherche « la Menace du stéréotype ».

La menace du stéréotype est contextuelle, situationnelle. Cela ne correspond pas forcément à une intériorisation du stéréotype en terme d’image de soi dévaluée. La personne doit avoir conscience de la réalité du stéréotype, par contre elle n’y adhère pas nécessairement.

La menace induirait un script d’échec dans une situation donnée.

Les Sujets du groupe stigmatisé auraient peur de confirmer le stéréotype. Cela augmenterait leur anxiété face à la pression évaluative de la situation. Ainsi, cela pourrait provoquer des pensées interférentes qui gêneraient le sujet dans ces activités. Cela pourrait également entraîner de la sûr prudence (aller plus lentement, faire plus attention…)

Les expériences montrent parfois que le simple fait d’évoquer le groupe (femmes, chomeurs…) sur la première page du protocole va activer une menace du stéréotype. Et les sujets vont être amenés à se conformer au stéréotype.

La catégorisation peut donc donner lieu à de la Discrimination. Pour exemple, le fait de dire « les RMIstes », « les racailles », « les handicapés » est potentiellement dangereux puisqu’ il se pourrait bien qu’ils confirment les attentes.

Les psychologues sociaux préfèrent les termes de « personnes en situation de précarité », « de jeunes de milieux défavorisés qui adoptent des comportements violents », « de personnes en situation de handicap ».

Le fait de dire cela n’est pas pour jouer sur les mots, mais bien pour dénoncer des formulations qui naturalisent les problèmes sociaux.

Ci-après une vidéo inspirée d’une procédure expérimentale de LePoultier. Elle montre les effets de la Catégorisation sociale.
Ce film donne un compte-rendu détaillé et une interprétation des résultats de cette expérimentation :

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